S’agit-il d’une simple affaire de justice ? Non, l’affaire de Sami Fehri dépasse les couloirs des tribunaux tunisiens, car d’une part, nous parlons d’un homme de médias très connu, et d’autre part, il s’agit d’une affaire très médiatisée qui traîne depuis 2011 et dont la fin n’est pas prévue pour demain. Selon plusieurs sources concordantes, Sami Fehri était, hier, jusqu’à la rédaction de ces lignes, toujours introuvable après avoir pris connaissance de la décision de justice d’émettre un nouveau mandat de dépôt à son encontre dans une affaire de soupçons de corruption et d’abus de pouvoir dans le cadre de la fameuse affaire «Cactus Prod».
Fehri fuit-il la justice ? En tout cas jusqu’à il n’a pas été arrêté et certaines sources évoquent même qu’il aurait fui carrément le pays pour éviter, de nouveau, son arrestation et son emprisonnement.
En effet, selon des sources sécuritaires, les unités sécuritaires sont toujours à sa recherche alors qu’il était introuvable ni dans sa demeure, ni dans les locaux de la chaîne privée. On évoque même sa disparition par voie maritime le jour même de l’émission de ce nouveau mandat de dépôt qui l’a visé, ainsi que l’administratrice judiciaire de «Cactus Prod» et le mandataire de la société. En tout cas, le porte-parole du pôle judiciaire économique et financier, Sofiane Sliti a affirmé, dans ce sens, que la cour d’appel est en train de poursuivre les procédures de l’arrestation de Sami Fehri suite au mandat de dépôt lancé à son encontre, sans évoquer la question de sa fuite.
Silence radio
Face à cette polémique, son avocat, Abdelaziz Essid, a choisi le silence, refusant catégoriquement d’accorder des déclarations concernant l’affaire de son client, soulignant qu’il n’a rien à dire aux médias. C’est ce qu’il a confirmé hier, à La Presse. Pourtant l’avocat s’est largement exprimé sur cette affaire après l’arrestation le mois dernier de son client, évoquant même sa politisation.
A peine un mois après sa libération, Sami Fehri, ainsi que la mandataire judiciaire de Cactus Prod et de l’agent de la société Eight prod ont été ciblés par des mandats de dépôt émis par le pôle judiciaire économique et financier près la Cour d’appel de Tunis. Ces décisions interviennent suite à une plainte intentée par le chef du Contentieux de l’Etat au nom de la Commission nationale de gestion des avoirs et des fonds, objets de confiscation ou restitution contre les sociétés précitées. Pourtant, les concernés, qui ont été arrêtés le 5 novembre dernier, ont été relâchés dix jours après, sur décision du juge d’instruction près le pôle judiciaire économique et financier.
Mais au final, étant donné les développements de l’enquête, le chargé du Contentieux de l’Etat a déposé une nouvelle plainte, suite à quoi, le Parquet a émis les nouveaux mandats de dépôt. Cette nouvelle affaire porte sur des soupçons de corruption commis par l’administratrice judiciaire toujours dans la société Cactus Prod, objet d’une confiscation pour avoir conclu délibérément des contrats en violation des lois et dispositions en vigueur. Mais il faut rappeler que l’affaire initiale de la société de production «Cactus Prod» qui traîne depuis 2011, concerne, rappelons-le, des dépassements commis par la société de production «Cactus Prod» sous l’ancien régime et qui ont causé de grosses pertes financières à l’Etablissement de la Télévision tunisienne.